Nous l’évoquions dans un précédent article, le confort thermique : c’est toute l’année, été comme hiver !
Alors en cas de forte chaleur, le plancher chauffant rafraîchissant est une alternative efficace aux systèmes traditionnels. Invisible, économe et réversible, il assure une chaleur douce en hiver et une sensation de fraîcheur en été.
Comment ça fonctionne ? Est-ce adapté à tous les logements ? Et surtout, est-ce vraiment efficace face aux vagues de chaleur ? Nous vous expliquons ! 👇
Qu’est-ce qu’un plancher chauffant rafraîchissant ?
Le plancher chauffant et rafraîchissant est un système réversible qui diffuse de la chaleur en hiver et de la fraîcheur en été par le biais d’un circuit d’eau basse température intégré dans le sol.
En hiver, l’eau chaude circule dans les tubes pour chauffer le sol par rayonnement, diffusant une chaleur douce et homogène.
En été, de l’eau fraîche y circule, ce qui permet un rafraîchissement passif de l’ambiance intérieure, sans soufflerie (donc sans bruit ni déplacement d’air sec).
Ce système se distingue du plancher chauffant classique qui ne fonctionne qu’en mode chauffage.
Quel fonctionnement technique ?
Le cœur du système repose sur un fluide caloporteur circulant dans un réseau de tubes intégrés à la dalle. Ce fluide est alimenté par une pompe à chaleur (PAC) basse température, capable de produire à la fois du chaud et du rafraîchissement. En hiver, l’eau est chauffée entre 30 et 40°C, tandis qu’en été, elle est refroidie en moyenne à 18°C.
La régulation est cruciale : des thermostats programmables ou une gestion centralisée assurent une température constante selon les pièces et la saison. Une sonde d’humidité peut également déclencher automatiquement l’arrêt du rafraîchissement pour éviter les risques de condensation.
Quels sont les avantages de ce système ?
L’un des atouts majeurs du plancher chauffant réversible associé à une PAC est son confort thermique. Le sol émet une chaleur ou une fraîcheur homogène, sans courant d’air, ni sensation de chaud/froid soudain.
Ce système est invisible : pas de radiateurs ni de splits, ce qui libère les murs et offre une plus grande liberté d’aménagement.
Du point de vue économique, le chauffage au sol réversible est plus écologique et économique qu’une climatisation classique lorsqu’il est bien isolé et correctement dimensionné. Il permet de réduire la consommation d’énergie de manière significative, surtout lorsqu’il est associé à une PAC géothermique.
Enfin, il peut offrir un rafraîchissement passif sans bruit et avec une consommation réduite (à condition que le logement ait une bonne enveloppe thermique bien isolée).
L’inertie thermique est la capacité d’un matériau ou d’un bâtiment à emmagasiner la chaleur ou la fraîcheur et à la restituer lentement dans le temps. Concrètement, un logement avec une bonne inertie thermique met plus de temps à se réchauffer quand il fait chaud dehors… mais aussi à se refroidir quand il fait froid.
C’est un vrai atout pour le confort d’été : en cas de canicule, les parois épaisses et massives (comme la pierre, la terre crue, le béton ou la brique) freinent la montée en température intérieure, en absorbant une partie de la chaleur au lieu de la laisser entrer directement.
Quelles limites et précautions à connaître ?
Le principal risque est la condensation du plancher rafraîchissant, qui peut survenir lorsque l’air ambiant est très humide et que la température du sol descend trop bas. Il est donc indispensable d’avoir un réseau isolé, calorifugé ainsi qu’un bon système de régulation avec sonde hygrométrique et d’assurer une ventilation adaptée.
Le carrelage ou le parquet contrecollé sont idéaux mais le système moins compatible avec certains revêtements de sol dont les moquettes épaisses ou les parquets flottants mal posés qui peuvent altérer la diffusion thermique.
Autre point d’attention : Ce système implique une certaine lenteur pour chauffer ou rafraîchir les pièces. Cela nécessite une programmation adaptée et une bonne isolation du bâti pour garantir la réactivité du système.
Quel lien avec l’audit énergétique ?
Avant d’installer un plancher rafraîchissant, il est fortement conseillé de réaliser un audit énergétique, notamment pour vérifier :
- Les déperditions thermiques du logement,
- La capacité d’inertie des parois,
- La qualité de la ventilation,
- Et la compatibilité avec une PAC et la régulation souhaitée.
L’audit permet également de dimensionner correctement la PAC qui alimentera le plancher, afin d’éviter une surconsommation ou un confort insuffisant. Chez Ithaque, nos experts thermiciens analysent tous ces paramètres et proposent des scénarios de travaux réalistes et compatibles avec les aides financières.
Combien ça coûte ? Et quelles aides sont disponibles ?
Le prix d’un plancher chauffant rafraîchissant varie généralement entre 70€ et 120€ du m², pose et fourniture comprises. Le tarif dépend de la complexité du chantier, du type de PAC choisie, et des éventuelles reprises du réseau de chauffage.
Bonne nouvelle : ce système est éligible aux aides de l’État si vous faites appel à un artisan RGE :
- MaPrimeRénov’ rénovation d’ampleur ou poste par poste ;
- CEE (Certificats d’économies d’énergie), jusqu’à 4 000 € supplémentaires ;
- Éco-PTZ jusqu’à 30 000 € sans condition de revenus ;
- TVA réduite à 5,5 % sur la main d’œuvre et les matériaux.
Quelle PAC choisir pour alimenter un plancher rafraîchissant ?
Le choix de la pompe à chaleur (PAC) qui alimente un plancher chauffant rafraîchissant est une étape clé pour garantir confort, performance et durabilité. Deux grandes familles de PAC sont compatibles avec ce type de système : les PAC air/eau et les PAC géothermiques.
La PAC air/eau
La PAC air/eau est la plus utilisée dans les rénovations car elle est plus simple à installer et son coût reste accessible.
Elle capte les calories de l’air extérieur pour chauffer ou rafraîchir l’eau qui circule dans le plancher.
C’est une solution performante, mais dont le rendement peut chuter lors de pics de chaleur ou de froid, car elle dépend directement des variations de température extérieure. Pour les zones tempérées ou les logements bien isolés, elle reste une très bonne option.
La PAC géothermique
La PAC géothermique, quant à elle, capte la chaleur ou la fraîcheur du sol via des capteurs enterrés. Son grand avantage est sa stabilité de performance tout au long de l’année, car la température du sol reste relativement constante, autour de 12°C.Elle offre donc un meilleur rendement en été comme en hiver.
C’est une solution idéale pour les maisons spacieuses, bien isolées, et disposant d’un terrain permettant d’accueillir les capteurs horizontaux ou verticaux. En revanche, le coût d’installation est plus élevé, et les travaux plus conséquents.
Bien dimensionner sa PAC
Peu importe le type de PAC vers lequel vous allez vous tourner : il est indispensable de la dimensionner correctement. Une puissance surévaluée entraîne une consommation excessive et une usure prématurée du compresseur. À l’inverse, une puissance sous-estimée ne suffira pas à assurer un confort thermique optimal. Ce dimensionnement dépend de la surface chauffée/rafraîchie, de la qualité d’isolation du bâti, des apports solaires, et du nombre d’occupants.
Système de régulation
La PAC doit également être parfaitement compatible avec le système de régulation du plancher : la température de l’eau doit être contrôlée avec précision, généralement entre 28 et 40°C pour le chauffage, et 16 à 20°C pour le rafraîchissement. Une gestion automatisée ou connectée permet d’ajuster ces seuils en fonction des conditions météo, de l’humidité intérieure et des préférences du foyer.
C’est là qu’un audit énergétique approfondi prend tout son sens : il permet de déterminer les besoins réels du logement, les contraintes techniques, et de recommander le type de PAC le plus adapté à votre projet.
Si vous décidez d’opter pour un plancher chauffant rafraîchissant et une PAC, nous vous conseillons vivement de découvrir les 7 pièges à éviter pour votre PAC.
