En 2025, la carte des aides à la rénovation énergétique bouge beaucoup. Avec un dispositif MaPrimeRénov’ encore largement ralenti, de nombreuses métropoles, départements et régions repensent leurs enveloppes pour soutenir les propriétaires qui veulent rénover efficacement leur maison. 

Selon l’endroit où vous habitez, le « coup de pouce » financier peut varier du simple au double ou au triple. Alors, pour vous y retrouver, nous avons réalisé un classement 2025 des métropoles les plus généreuses. Nous nous sommes mis dans la peau d’un propriétaire de maison individuelle et nous avons additionné toutes les aides locales mobilisables à l’échelle de la métropole, du département et de la région.

Important

Beaucoup de collectivités ajustent actuellement leurs dispositifs pour 2026. À titre d’exemple, la Métropole du Grand Paris vient d’annoncer « Métropole Rénov’ », un programme doté de 20 M€ sur 5 ans, avec un démarrage prévu en octobre 2025. Les montants cités dans cet article peuvent donc évoluer rapidement.

Comment avons-nous construit ce classement ?

Pour comparer des territoires très différents, il faut un référentiel clair. Nous avons travaillé sur un scénario de travaux identique pour toutes les métropoles, aligné sur les exigences habituelles d’éco-conditionnalité :

  • Logement : maison individuelle de 100 m² sur deux niveaux, construite il y a plus de 15 ans.
  • Ménage : propriétaire occupant, décliné selon 4 catégories de revenus France Rénov’ (très modestes, modestes, intermédiaires, supérieurs).
  • Objectif énergétique : passer d’un DPE F à un DPE B, soit 4 classes gagnées.
  • Parti-pris technique
    • au moins un poste en matériaux biosourcés,
    • chauffage initial au fioul.

Les travaux et l’enveloppe budgétaire de référence

Le bouquet de travaux étudié combine isolation, ventilation performante et remplacement du système de chauffage pour obtenir le saut de performance :

Dans ce panier type, le montant total de travaux étudié ressort à 109 063 € TTC 

Un mot sur la « règle d’écrêtement »

Même quand plusieurs aides s’additionnent, il existe un plafond de prise en charge : un pourcentage maximum du montant TTC des dépenses éligibles, selon la catégorie de revenus. À titre de repère : 100 % pour les très modestes, 90 % pour les modestes, 80 % pour les intermédiaires et 50 % pour les revenus supérieurs

Autrement dit, un ménage « intermédiaire » devra financer au moins 20 % de reste à charge sur les dépenses éligibles, même si, sur le papier, l’addition des aides dépasse ce seuil.

Les grandes tendances 2025 : qui se démarque ?

Sur la base de ce scénario, quatre classements ont été établis, un par catégorie de revenus. Quelques enseignements forts émergent :

  • Rouen et Lyon figurent en haut du tableau dans presque toutes les catégories. Ce sont des territoires où la politique locale est lisible, avec des bonus ciblés sur la maîtrise d’œuvre et/ou l’atteinte d’un niveau BBC.Toulouse est la métropole la plus généreuse pour les ménages très modestes, avec une enveloppe qui avoisine 30 000 € sur notre scénario (29 344 €) grâce à la combinaison des paliers locaux.
  • Bordeaux arrive n° 1 chez les revenus intermédiaires, avec 24 400 € d’aides locales mobilisables.
  • Paris / Métropole du Grand Paris n’entre pas réellement dans le comparatif : il y a très peu de maisons individuelles intra-muros, et les aides maison relèvent plutôt des communes que de la métropole.
  • Plusieurs territoires n’affichaient aucune aide éligible à la date de collecte pour notre scénario (ex. : Montpellier, Saint-Étienne, Metz, Rennes), soit parce qu’ils sont en refonte de leur dispositif, soit parce qu’ils privilégient l’accompagnement humain.
  • Enfin, Brest, Clermont-Ferrand et Nantes ont répondu mais n’ont pas souhaité être intégrées au classement ; cela ne signifie pas l’absence d’aide, simplement une non-publication dans notre palmarès.

Zoom par catégorie de revenus

Très modestes : Toulouse en tête, Lyon et Rouen solides

Pour les ménages très modestes, la conjonction des bonus locaux et des plafonds d’écrêtement permet d’atteindre une prise en charge proche de 100 % des dépenses éligibles. 

Toulouse se détache avec 29 344 € mobilisables sur le panier de travaux étudié, devant Lyon et Rouen, qui restent très bien positionnées grâce à des dispositifs stables et exigeants sur la qualité. 

D’autres métropoles solides apparaissent selon les cas : Grenoble, Toulon, Bordeaux, Orléans. À l’inverse, Rennes, Metz, Montpellier n’ouvraient pas de droits sur ce scénario à la date de collecte, ce qui reflète une phase de transition locale.

À retenir côté travaux :

Sur ce profil, les postes d’isolation biosourcés, le remplacement du fioul par une chaudière biomasse et l’atteinte d’un niveau BBC sont souvent surbonifiés

Modestes : un haut de tableau resserré

Chez les modestes, les montants restent élevés avec des plafonds d’écrêtement à 90 %. On retrouve Lyon et Toulouse très bien placées, Rouen et Brest également bien positionnées lorsque publiées, et une présence régulière de Grenoble et Bordeaux dans le haut du tableau. 

La dynamique locale reste la même : priorité aux bouquets complets qui sortent le logement des passoires thermiques, aux matériaux performants et à la cohérence technique du projet.

Intermédiaires : Bordeaux, la bonne surprise

Les ménages intermédiaires sont limités par un écrêtement à 80 %, ce qui rend leur reste à charge mécaniquement plus élevé. 

Malgré cela, Bordeaux décroche la 1ʳᵉ place avec 24 400 €, devant des valeurs sûres comme Lyon et Rouen

Orléans propose un mécanisme intéressant : une catégorie « Intermédiaire + » qui ouvre son aide BBC Éco Rénov jusqu’à des revenus 20 % supérieurs aux plafonds habituels. 

Pour garder un palmarès lisible, nous ne l’avons pas intégrée au classement, mais un propriétaire seul avec 35 000 € de RFR pourrait par exemple y être éligible alors qu’il est classé « supérieur » au niveau national.

Revenus supérieurs : des aides encore présentes… mais plafonnées

Pour les revenus supérieurs, l’écrêtement à 50 % limite l’effet cumul. Il reste néanmoins des coup de pouce ciblés : Lyon pour la maîtrise d’œuvre, Rouen et Bordeaux pour des bonus de performance ou de matériaux, Toulouse encore bien présente selon les postes. Sur ce segment, l’approche globale (isolation + ventilation + chauffage) et la preuve du niveau atteint (BBC, sortie de passoire) font souvent la différence dans l’instruction des dossiers.

Ce que ce palmarès change pour votre projet

1) Un audit énergétique sérieux est indispensable. L’audit, c’est la boussole : il objectivise l’état initial, chiffre les scénarios de travaux et vérifie que le gain de 4 classes est atteignable. C’est aussi un pré-requis quasi systématique pour déclencher les aides locales.

2) Misez sur la cohérence technique, pas sur le saupoudrage. Les collectivités privilégient les parcours qui sortent durablement le logement de la précarité énergétique : isoler d’abord, ventiler correctement (VMC double flux dans notre scénario), puis décarboner le chauffage (ici, biomasse en remplacement du fioul). Les biosourcés apportent souvent un bonus.

3) Pensez « maîtrise d’œuvre ». Outre la qualité d’exécution, la MOE peut ouvrir des aides (ex. : 5 000 € à Lyon tous revenus confondus) et sécuriser le calendrier, la coordination des entreprises et la réception des performances 

4) Anticipez l’écrêtement pour calibrer votre reste à charge. Même avec des montants d’aides généreux, votre reste à charge minimal dépendra de votre catégorie de revenus : 0–10–20–50 % selon que vous êtes très modeste / modeste / intermédiaire / supérieur. L’éco-PTZ et les prêts verts locaux restent des compléments utiles pour lisser l’investissement.

5) Restez attentif aux annonces 2025–2026. Beaucoup de métropoles sont en réingénierie de leurs dispositifs. Rennes a récemment mis fin à son aide, Grand Paris lance un nouveau programme, d’autres territoires renforcent l’accompagnement humain plutôt que la subvention directe. Un même dossier soumis en 2026 pourrait activer des lignes différentes de financement.

Méthodologie : transparence et limites

Notre collecte a été conduite de juillet à fin septembre 2025, directement auprès des conseillers rénovation de chaque métropole, à qui nous avons transmis le même scénario pour obtenir des montants comparables, par catégorie de revenus. Nous avons exclu les exonérations de taxe foncière (trop variables) et les aides qui ne rentraient pas dans le scénario ; c’est le cas, par exemple, de plusieurs dispositifs « air-bois » (aides au remplacement d’appareils à bois) à Toulouse, Grenoble, Saint-Étienne, Lille, Rouen, Metz, Orléans

À l’inverse, notre hypothèse de chauffage initial fioul nous a permis d’activer des bonus « sortie de fioul » à Nice et Marseille.

Quelques particularités locales méritent d’être signalées, même si elles n’entrent pas dans le classement : l’aide au diagnostic technique global (Nice), des aides dédiées à l’habitat indigne (Marseille), ou encore une aide à l’installation de brasseurs d’air (Grenoble). 

Cela illustre un point clé : les aides locales ne se résument pas aux seuls euros versés. L’accompagnement humain (accueil France Rénov’, conseils techniques, médiation artisanale) pèse lourd dans la réussite d’un projet, mais se mesure mal dans un palmarès financier.

Enfin, notre classement est un outil de repérage, pas un inventaire exhaustif. Votre profil fiscal, les caractéristiques précises de votre maison et la fenêtre calendaire de dépôt du dossier peuvent modifier sensiblement les montants. 

Avant toute décision, rapprochez-vous de votre point d’accueil France Rénov’ ou d’un Accompagnateur Rénov’ pour valider vos droits.

En conclusion : où rénover en 2025 quand on possède une maison ?

Si l’on ne devait retenir que trois idées :

  1. Le lieu compte : Toulouse tire le classement des très modestes vers le haut (~30 000 €), Bordeaux est référence chez les intermédiaires (24 400 €), Lyon et Rouen offrent une excellente constance toutes catégories confondues.

  2. La méthode paie : audit sérieux, bouquet cohérent, biosourcés quand c’est pertinent, maîtrise d’œuvre, et objectif BBC lisible.

  3. Le timing est stratégique : beaucoup de dispositifs seront réajustés en 2026. Un projet mûri maintenant et déposé au bon moment peut capter des lignes locales très avantageuses.

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Chez Ithaque, nous accompagnons les particuliers de A à Z : audit énergétique réglementaire, conception d’un bouquet de travaux cohérent, sécurisation des devis, montage et suivi des dossiers d’aides, pilotage de chantier et réception. Notre rôle : optimiser votre trajectoire de performance et réduire votre reste à charge, sans compromis sur la qualité thermique ni sur la durabilité des solutions.